Mes lectures de vacances – été 2020
Oyé oyé ! Après deux semaines de vacances bien méritées, je vous retrouve plus motivée que jamais, avec plein de belles lectures à vous conseiller. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire il y a quelques années, je vous présente donc aujourd’hui mes lectures de vacances !
Quand on parle de lectures de vacances, il faut toujours savoir une chose : chez moi, l’ambition est souvent sans limite. La preuve : je me retrouve toujours à embarquer une pile énormissime… de la même façon que certains se remplissent toujours une assiette plus grosse que le ventre aux buffets à volonté en sachant très bien qu’ils ne pourront jamais la finir. Vous voyez l’idée ?
C’est donc comme ça que je me suis retrouvée à emporter cinq briques pour onze jours, et ce même après un très gros tri (ceux qui me suivent sur Instagram savent). Bilan de la chose : j’ai quand même réussi à en lire trois (en trichant un peu certes, je viens de terminer le dernier hier seulement). Mais, chose très positive : je n’ai fait que d’excellentes découvertes.
La Salle de bal ; Anna Hope
J’ai beaucoup entendu parler d’Anna Hope ces dernières années, et c’est la blogueuse Charlotte Parlotte (encore elle !) qui a achevé de me convaincre au printemps qu’il fallait que je découvre cette auteure anglaise. Juste après le déconfinement, lors de mon craquage en règle chez tous les libraires que je pouvais croiser, j’ai donc jeté mon dévolu sur La Salle de bal.
Hiver 1911. La jeune Ella est conduite de la filature où elle travaillait à l’asile de Sharston pour avoir brisé une vitre. Dans cette institution du nord de l’Angleterre, femmes et hommes sont séparés dans des ailes différentes, à l’exception du vendredi soir où certains élus ont la chance de pouvoir participer à un bal. Elle y rencontrera John, un Irlandais peu loquace et mélancolique. Ils sont surveillés par le Dr Charles Fuller, musicien mais aussi passionné par les théories eugénistes défendues par Churchill, qui pourrait voir ce rapprochement d’un mauvais œil…
J’ai été emportée par ce roman historique qui nous plonge au cœur d’un asile anglais au début du siècle dernier. Anna Hope s’est inspirée du destin d’un de ses ancêtres irlandais, interné dans un asile similaire à la même époque pour “mélancolie”.
Ce roman qui par bien des aspects m’a rappelé Le Bal des folles de Victoria Mas nous montre les pratiques (et dérives malheureuses) de la psychiatrie à une autre époque. Anna Hope a vraiment creusé la psychologie de ses personnages, à tel point que l’on se demande qui est le plus malade du fou ou du médecin.
Un très beau roman, aussi sombre que lumineux. Je suis ravie d’avoir enfin pu découvrir cette auteure !
Les Déracinés ; Catherine Bardon
Parmi les romans qui m’ont fait très envie tout le printemps sans que je puisse me les procurer (ce qui n’a fait que renforcer mon envie d’ailleurs), il y avait la série de Catherine Bardon, que j’ai énormément vu passer sur les réseaux. Il était donc évident que le premier tome ferait partie de mes lectures de vacances cet été.
Grand bien m’en a fait ! Je me suis jetée dans Les Déracinés à corps perdu et je n’avais pas eu un tel coup de coeur pour un livre depuis très longtemps.
Comment résumer cette histoire folle sur plusieurs décennies et plusieurs continents, celle d’un couple de viennois follement amoureux et épris de culture qui a eu la malchance de naître juif à une époque où ils sont devenus indésirables, et qui devra fuir son pays avec l’espoir de se reconstruire ailleurs ?
Comment vous évoquer en quelques lignes seulement ce programme d’immigration dont je n’avais jamais entendu parler prévu pour les Juifs d’Europe en République Dominicaine, afin qu’ils y deviennent des colons et y construisent une nouvelle communauté ?
Comment vous dire combien ce livre m’a transportée, parfois angoissée mais aussi émue de la première à la dernière page ?
Les Déracinés s’empare d’un fait historique méconnu, celui du programme lancé par le Joint de 1938 à 1942 qui avait pour vocation d’accueillir des Juifs Européens chassés de leurs pays où ils étaient persécutés par le régime en place. À travers les personnages de Wilhelm et Almah, Catherine Bardon raconte le destin incroyable de jeunes intellectuels voués à la réussite pour qui tout s’écroule en quelques années. Ce roman m’a appris énormément de choses et m’a notamment envie d’en savoir plus sur la République Dominicaine – c’est la première fois que je lisais un livre qui s’y déroule !
Bien qu’il fasse plus de sept cents pages, je ne me suis pas ennuyée une seconde avec ce roman. Il y a ces livres dont on sait déjà dès le début qu’ils auront quelque chose de magique, d’époustouflant. Celui-ci avait ce petit quelque chose. Il a embelli mes vacances et je ne l’ai pas lâché les quelques jours où il m’a accompagnée. Je compte bien attaquer le deuxième tome paru en poche d’ici quelques jours !
*
Étés anglais ; Elizabeth Jane Howard
Dernier roman mais pas des moindres puisqu’il doit s’agir de mon deuxième plus gros coup de coeur de l’été jusqu’à maintenant (juste après Les Déracinés donc), j’ai enfin découvert le roman qui suscite un enthousiasme incroyable depuis sa sortie : Étés anglais d’Elizabeth Jane Howard.
Il s’agit là encore du premier tome d’une série (trois autres tomes sont à paraître jusqu’au printemps 2022, de quoi s’occuper en somme) sur le quotidien d’une famille anglaise juste avant la Seconde guerre mondiale. Amateurs de Downton Abbey, ce roman a tout pour vous plaire ! Il reprend les codes de toute bonne saga familiale on ne peut plus British : des personnages savoureux, une famille nombreuse accompagnée d’une grande équipe de domestiques qui eux-mêmes ont leurs petites histoires, et des secrets de famille à la pelle.
Ce premier tome se concentre sur les deux étés 1937 et 1938. La Duche (la matriache) s’apprête à recevoir toute la famille à Home Place dans le Sussex pour les vacances d’été. Alors que la perspective d’une nouvelle guerre se rapproche, leur séjour pourrait bien durer un peu plus longtemps que prévu…
Si le début de lecture peut être un peu laborieux (l’auteur dépeint une galerie de personnages foisonnante, et heureusement que l’éditeur a prévu un arbre généalogique pour nous aider à y voir plus clair), une fois que l’on se repère un peu plus facilement, il est difficile de quitter cette famille à laquelle on s’attache forcément. On se prend vite au jeu des journées chaudes et oisives avec les Cazalet, on aime suivre les jeux des enfants comme des adultes, et voir leur évolution d’un été à un autre est un régal. J’ai adoré l’atmosphère de ce roman dans lequel on aime se replonger, et qu’on ne souhaite pas finir trop vite. La preuve en est : je n’ai désormais qu’une hâte, que le deuxième tome sorte à l’automne pour pouvoir continuer cette saga !
**
Voilà pour mes lectures de vacances, que j’ai toutes appréciées et parfois quittées à regret. Maintenant que je suis rentrée, je vais enfin pouvoir me consacrer aux premières parutions de la rentrée littéraire – mais attention, je compte bien profiter encore un peu de quelques lectures d’été !
Avez-vous entendu parler de ces romans ? Si vous êtes parti.e en vacances, quels livres avez-vous emportés ?
11 Comments
Moka
J’ai l’impression d’être la seule à ne pas avoir encore lu L’été anglais tant on l’a vu sur IG ou les blogs. Cet “effet de masse” me fait habituellement fuir mais curieusement, mon envie de le lire n’en est que plus forte. Va savoir pourquoi… Et je vois dans ta pile le Hope que je n’ai toujours pas lu et qui me fait très envie. Enfin, j’ai commencé Le Choeur des femmes et je l’adore.
Laroussebouquine
J’espère que tu l’apprécieras autant que moi si tu le découvres bientôt ! Comme toi j’ai tendance à être refroidie quand je vois des chroniques en pagaille sur un même livre, mais là, ça m’a fait l’effet inverse et je suis bien contente de l’avoir lu cet été.
Et je confirme qu’il faut vraiment que je lise le livre de Martin Winckler alors !
Pitiponks
Le Choeur des Femmes avait été un coup de coeur/coup de poing pour moi. Il est génial !
Laroussebouquine
Je sais, il faut tellement que je le lise !
anouklibrary
Grâce à toi, j’ai encore plus envie de lire “Les déracinés” qui est dans ma bibliothèque depuis sa sortie ! Et également “La salle de bal” 🙂 J’avais lu des critiques positives et négatives et j’étais un peu refroidie mais comme j’avais adoré “Le chagrin des vivants”, j’ai envie de me lancer quand même ! Et puis, merci encore : après ta chronique d’Étés anglais, je l’ai commandé chez mon libraire… En tout cas, c’est super quand les lectures de vacances sont de très beaux souvenirs 🙂
Laroussebouquine
Je suis super contente de savoir que tu as craqué pour Etés anglais. J’espère vraiment que tu l’aimeras autant que moi, mais connaissant tes goûts de lecture je n’en doute pas trop.
Et oui, il faut absolument que tu lises Les Déracinés !
Pitiponks
Ah je suis contente j’ai trouvé ta chronique de Étés anglais 😀
Ton avis sur les deux autres titres fait envie. Je me note dans un coin Salle de bal.
Pingback:
dasola
Rebonjour, si tu as aimé La salle de bal, il faut lire le précédent Le chagrin des vivants et pourquoi pas le plus récent : Nos espérances qui se passe de nos jours. Bonne soirée.
Laroussebouquine
Ces deux titres me tentent énormément… je suis sûre de craquer un jour, car je n’ai entendu que du bien sur ces deux romans !
Pingback: