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La Lectrice

Rentrée littéraire : 3 primo-romancières à découvrir !

Chaque rentrée littéraire apporte son lot de premiers romans. Cette année, climat particulier oblige, les éditeurs ont pris parfois moins de risques en misant sur les valeurs sûres : autrement dit, on retrouvera cette année un grand nombre d’auteurs déjà connus, coutumiers de l’automne littéraire, qu’on croise souvent en piles sur les tables des librairies.

Mais personnellement, les titres qui m’attirent toujours le plus à la rentrée sont les premiers romans. Porteurs de nouvelles voix, de nouvelles histoires, ils recèlent toujours un grand lot de surprises, et cette année encore, j’ai souhaité en découvrir plusieurs. Pour inaugurer la vague de chroniques qui déferlera bientôt sur le blog, voici trois premiers romans que je vous conseille d’ores et déjà. Leur particularité ? Ils ont été écrits par de jeunes (voire très jeunes) auteures !

Les Déviantes ; Capucine Delattre*

La vie d’une femme est faite d’étapes, plus ou moins évidentes ou admises, comme des jalons indispensables, des petites victoires qu’il faut accumuler afin de s’assurer une certaine réussite sociale. Mais que se passe t-il quand on sort – volontairement ou non – des rails ?

Anastasia a 29 ans. Elle a un poste à responsabilités, elle incarne la réussite, le prestige. Elle ne manque pas d’argent. La santé lui fait juste soudain défaut. Anastasia n’a pas trente ans mais déjà un cancer du sein très invasif. Mais sans le savoir, cette maladie pourrait en fait n’être que le point de départ d’une nouvelle vie ; une vie de déviante.

Dans son sillage, elle emporte bientôt sa meilleure amie Iris et sa demi-sœur Lolita. Toutes deux ont tout pour réussir, mais une frustration qui leur bouffe le ventre. Bientôt, elles vont organiser un saccage en règle… pour recommencer à vivre.

“Vieillir prend beaucoup moins de temps qu’on n’en consacre à y penser.”

Capucine Delattre a dix-neuf ans et son roman une puissance et une maturité qui en impressionneraient plus d’un. Ses phrases sont parfois courtes, aussi violentes que crues, et elles embarquent d’emblée le lecteur dans son histoire explosive. On en ressort avec une seule envie : devenir des déviantes nous aussi.

 

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Tout va me manquer ; Juliette Adam*

Sous la superbe couverture bleu nuit de ce premier roman se cache une histoire de rencontres au pluriel entre deux personnages que tout oppose ou presque, à une exception près : Etienne et Chloé sont deux âmes solitaires qui tentent d’avancer dans un monde qu’ils ne comprennent pas vraiment.

Elle déboule dans sa vie habillée en Mercredi Addams, lui collant une gifle qui le mettra K.O. Elle est imprévisible, volcanique, aussi fragile que violente. Il est plutôt taciturne, peu habitué aux surprises. Il gère le magasin de jouets que lui a laissé son grand-père. Elle étudie les lettres modernes, ou du moins, elle sèche les cours plus qu’elle ne s’y rend. Ensemble, ils vont tenter de s’apprivoiser, accepter de s’ouvrir un peu, tout en se repoussant mutuellement. Ensemble, ils vont vivre une drôle d’histoire, de celle que vivent les drôles d’oiseaux impossibles à mettre en cage.

“Ils se cherchent, se trouvent, s’effleurent dans le noir. La nuit perd sur son propre champ de bataille.”

Comment caractériser ce roman de Juliette Adam ? Elle a l’âge de son personnage principal, 17 ans à peine, et visiblement la rage au ventre pour signer un texte si sombre, violent parfois, et pourtant rempli de tendresse. Il m’a peut-être manqué quelque chose pour l’apprécier pleinement, mais une chose est sûre : la force de ce texte ne peut laisser indifférent !

 

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La Petite Dernière ; Fatima Daas*

Je m’appelle Fatima. Une phrase pour résumer un roman court mais puissant, la naissance d’une voix dissonante dans l’univers littéraire français. Fatima Daas est née à Saint-Germain-en-Laye et habite à Clichy-sous-Bois. Elle est Française, d’origine algérienne. Elle est musulmane. Et se découvre homosexuelle.

Comment combiner toutes ces identités dans un seul et même corps ? Fatima est la petite dernière. La petite fille qu’on n’attendait pas, qu’on avait pas vraiment voulue d’ailleurs. Sa mère l’a dit souvent d’ailleurs : elle se serait bien arrêtée après sa deuxième sœur. Son père aurait bien aimé un garçon.

Elle naît asthmatique. En grandissant, elle fera de nombreux allers-retours à l’hôpital et devra apprendre à respirer autrement. Fatima n’est pas celle qu’on attendait, sur tous les plans.

Ça raconte l’histoire d’une fille qui n’est pas vraiment une fille, qui n’est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. Quoi d’autre ?”

La Petite Dernière est le récit intime d’une femme qui cherche à se définir, sans jamais vraiment y arriver. Comment se positionner lorsqu’on a grandi ici avec des origines qui viennent d’ailleurs ? Comment faire honneur à sa famille et à ses proches lorsqu’on n’est pas celle qu’on attendait ? Comment concilier sa foi et ses attirances sexuelles ? Court et percutant, ce premier roman est une claque, signé par une jeune auteure d’à peine vingt-cinq ans.

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Ces trois romans ont quelques similitudes, vous l’aurez compris : des textes à vif, et un regard souvent cru sur le monde qui nous entoure et les relations humaines. S’ils sont parfois sombres, ils ne sont cependant pas dénués d’espoir, et je ne peux que vous inviter à les découvrir !

Les livres suivis d’un astérisque m’ont été envoyés gracieusement par la maison d’édition.

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