La Lectrice

Comment j’ai appris à voler – Kathryn Holmes

Sam a toujours rêvé d’être une ballerine professionnelle. Mais c’était avant que son corps s’en mêle, à s’arrondir à des endroits inappropriés… Et bientôt, la jeune fille qui la regarde dans le miroir devient une étrangère. Après une série de crises de panique, sa mère – qui ne fait qu’accentuer ses complexes – décide de l’envoyer au centre J’Optimise mes Performances, afin de régler ses problèmes d’acceptation de soi. Sam n’a plus le choix. Elle doit affronter ses démons et apprendre à s’ouvrir devant de parfaits inconnus. Elle trouve du réconfort auprès du bel Andrew, l’un des animateurs, qui comprend ses peurs comme personne. Mais alors que les désillusions et les trahisons s’enchaînent, Sam parviendra t-elle à ne pas se brûler les ailes ?

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Un roman que j’avais particulièrement envie de lire

Je ne sais pas vous, mais parfois quand je vois certaines nouveautés, je me dis qu’il faut que je les lise là, tout de suite, maintenant. Parce que le résumé a l’air génial. Ce fut le cas pour ce livre, même si je suis la première à être réticente dès qu’il s’agit de romans young adult. J’ai rapidement su que j’allais le recevoir, et pourtant il a mis plus de trois semaines à arriver. La conséquence étant : j’ai boudé devant ma boîte aux lettres devant trois semaines. A tel point qu’un voisin qui me voyait retourner le tas de courrier de l’immeuble tous les jours m’a demandé si j’attendais quelque chose d’important (bon en se foutant un peu de ma gueule, clairement).  J’ai reçu ce livre mardi. Et… Il était fini mercredi soir. Voilà voilà. Y’a certains livres qu’on ne fait pas attendre.

C’est l’histoire de Sam, une jeune fille de 16 ans qui se retrouve catapultée (allez, carrément, soyons fous) dans un camp d’été pour jeunes au beau milieu de la Caroline du Nord. Avouez qu’un camp qui s’appelle “J’optimise mes performances”, ça fait rêver.  Personnellement, ça m’évoque juste du mauvais Laurent Gounelle (enfin il faudrait déjà savoir si les livres de Laurent Gounelle sont de qualité, mais ça c’est un autre débat). Au menu : collages artistiques, réunions où chacun peut s’exprimer, sport et dépassement de soi. Sam se retrouve dans un groupe de jeunes artistes/sportifs qui ont tous un point commun : ils frisent la névrose ou la dépression nerveuse, principalement à cause de leur sport ou de leur art. Ils sont ici pour comprendre les raisons de ce malaise, et savoir s’ils peuvent ou non retourner à une vie normale en exerçant toujours cette passion ou non.

Sept kilos de complexes

Sam est une danseuse passionnée ; or voilà, elle a pris sept kilos en trop ces derniers mois. Sept petits kilos qui la rendent malade et lui ferment de nombreuses portes dans le milieu de la danse qu’elle aime tant. D’un coup les tutus deviennent trop petits, les couturières la regardent avec condescendance en accumulant les retouches, et elle se voit refuser certains rôles. Sam voudrait tout faire pour changer les choses, mais à part refuser de s’alimenter et hurler dès qu’elle se voit dans un miroir (crises d’angoisse à l’appui), elle n’évolue pas vraiment. Ou si, mais plutôt vers une pente plutôt dangereuse… Or elle va vite se rendre compte que ses problèmes peuvent être compris et partagés par d’autres et surtout, qu’ils ne sont pas insurmontables !

“Seulement, c’est dur de gagner quand on lutte contre soi-même.”

C’est du young adult, certes. Si vous n’aimez pas du tout le genre, passez votre chemin. Pour autant, je dois dire qu’étant très sévère avec ce type de romans d’habitude, celui-ci fut une très bonne surprise. Evidemment, c’est l’histoire d’une ado, et parfois on a envie de la claquer. Mais pas tellement. Car pour une fois, l’auteur réussit à parler du mal-être adolescent avec tact, sans rendre la chose complètement futile. Sam n’est pas juste en train de râler dans son coin parce que le beau mec du lycée ne l’aime pas (vous comprenez maintenant mon amour pour le young adult ?), Sam a de “vrais” problèmes et est dans une situation de détresse, au bord du burn-out. Et oui, c’est bien traité. Or c’est tellement rare que ce soit le cas.

Certains passages sont bien évidemment cousus de fil blanc mais il n’empêche que j’ai été globalement très surprise par la tournure des événements à la fin, et de façon positive. Là encore, ça change. Je n’ai pas envie d’en dire trop pour ne pas spoiler tout le monde, mais l’auteur arrive à glisser un message d’espoir sans tomber dans le piège du gros happy end méga cheesy-niaiseux. Et ça fait du bien.

J’ai donc vraiment apprécié ma lecture de ce roman young-adult qui traite de sujets comme la dépression, les problèmes de poids et d’acceptation de soi comme du monde parfois sévère de la danse avec beaucoup de justesse et de tact. Je l’ai lu en quelques heures à peine sans pouvoir m’arrêter, et je le conseille avec plaisir à tous les amateurs du genre, mais aussi aux autres qui pourraient être surpris !

Comment j’ai appris à voler (How it feels to fly) ; Kathryn Holmes

Hugo Roman – Collection New Way

3 novembre 2016

383 pages

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