Va et Poste une Sentinelle
La Lectrice

Retour en Alabama avec Va et Poste une Sentinelle d’Harper Lee

Ne Tirez pas sur l’Oiseau Moqueur avait été un coup de cœur énorme il y a quelques années et a sans aucun doute marqué ma vie de lectrice. Je suis ravie d’avoir enfin pu découvrir la suite, Va et Poste une Sentinelle d’Harper Lee, paru en France en 2015 chez Grasset.

**

Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, à l’aube de la déségrégation, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle s’est éloignée en partant s’établir à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit et voir vaciller toutes les fondations de son existence, politiques, sociales et familiales.
Va et poste une sentinelle est le deuxième roman de Harper Lee, mais fut écrit avant le mythique Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, qui reçut le Prix Pulitzer en 1961. Dernier volet de ce qui devait être au départ une trilogie romanesque dont l’Oiseau moqueur aurait été le premier tome, ce roman inédit marque le retour, après soixante-cinq ans de silence, de l’un des plus grands auteurs américains du siècle.

**

La suite de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur…

Va et poste une sentinelle plonge immédiatement son lecteur dans un état de nostalgie profonde : alors que Jean Louise (alias Scout) rentre auprès d’Atticus (son père) en Alabama, on a comme la sensation de rentrer avec elle après trop d’années. On retrouve Maycomb, la grande maison familiale… mais il y a quand même quelques petites choses qui ont changé, même dans une petite ville du Sud qui semble embourbée dans un conservatisme profond.

Harper Lee revient avec les thèmes qui lui étaient propres déjà dans le premier tome : la ségrégation, le racisme, le décalage entre le rigorisme moral de certains et les valeurs plus légères (et nouvelles !) d’autres, ou la justice américaine. Elle reste néanmoins loin des poncifs habituels et mène son récit avec brio.

Retrouver Scout et la famille Finch donne l’impression de retrouver de très vieux amis que l’on n’a pas vus depuis des années, mais avec qui on se comprend toujours en un clin d’œil. Peu de choses ont changé, et alors que l’auteur revient sur de nombreux épisodes des aventures de Scout enfant, je me suis sentie autant captivée qu’avant.

… Vraiment à la hauteur du premier roman ?

Néanmoins, je dois reconnaître que ce deuxième tome qui se déroule bien des années après le premier a un petit goût d’inachevé… ou de trop, tout simplement. Il n’est malheureusement pas à la hauteur de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, et ne m’a certainement pas autant émue. Les dernières scènes – bien que toujours aussi intéressantes d’un point de vue purement littéraire – étaient selon moi un peu longues et ne m’ont pas tenue en haleine.

Va et poste une sentinelle de Harper Lee est donc un bon revival de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, mais certainement pas un hommage suffisant pour satisfaire pleinement les fans. Néanmoins, il pourra vous faire sourire, et à défaut, vous donner l’envie de relire le premier !

sentinelle

Va et poste une sentinelle ; Harper Lee

Grasset

7 octobre 2015

336 pages

6 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *