littérature japonaise
La Lectrice

Mon incursion en littérature japonaise

La littérature japonaise, ça vous évoque quoi ? Du pays du soleil Levant, je n’ai lu principalement que des mangas. S’il y a bien un genre où la littérature japonaise est surreprésentée en France, c’est bien celui-ci ! Après avoir dévoré quelques séries de shojo pendant mon adolescence, c’est principalement vers les romans que je me suis tournée en grandissant.

J’ai donc plus ou moins naturellement arrêté de lire les auteurs japonais, bien que certains soient très connus en France. Non, sacrilège, je n’ai toujours pas lu Haruki Murakami ! Le seul roman japonais que j’ai eu l’occasion de découvrir a pourtant été un vrai coup de cœur :

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J’ai reçu un peu par hasard le mois dernier dans ma boîte aux lettres deux romans de littérature japonaise. Et par un hasard encore plus grand, je les ai enchaînés tous les deux. Spoiler alert : j’ai adoré le premier… mais eu plus de mal avec le second !

 

Tant que le café est encore chaud ; Toshikazu Kawaguchi*

A Tokyo, il existe un café aussi mystérieux que magique. Une légende urbaine raconte qu’on pourrait y voyager dans le temps. Pour autant, la plupart des gens y sont très sceptiques, car ils n’ont rien vu d’aussi spectaculaire se produire. Mais peut-être est-ce parce qu’ils n’avaient pas respecté toutes les nombreuses règles qui permettent de pouvoir le faire…

Tant que le café est encore chaud est un petit bijou de littérature japonaise que je me réjouissais de découvrir. Après l’avoir vu passer sur de nombreux comptes anglophones, j’ai eu hâte de m’y plonger dès sa sortie en France.

Ce roman assez court nous raconte l’histoire d’un café et de quatre femmes qui vont chacune leur tour réussir à voyager dans le temps. Leurs motivations sont différentes, et même si la règle est qu’on ne peut jamais modifier le présent, elles vont toutes en revenir transformées.

J’ai été séduite par ce roman tout en délicatesse et mélancolie, à l’atmosphère feutrée et chaleureuse. J’aurais aimé moi aussi pouvoir aller m’installer dans ce café si étrange et défier les lois du temps. Les quatre histoires se rapprochent de nouvelles, mais sont aussi divertissantes et touchantes les unes que les autres.

J’ai donc fait une jolie découverte avec ce roman que je vous recommande volontiers !

*

N’oublie pas les fleurs ; Genki Kawamura*

J’ai découvert ce deuxième roman dans le cadre du Club des Lectrices Fleuve initié par MademoiselleLit.

C’est un roman qui joue également dans le registre de l’émotion en abordant un sujet difficile : la maladie d’Alzheimer.

Izumi va devenir père et est traversé par beaucoup d’émotions contradictoires. Il se remémore son enfance alors qu’il sait que son existence va être complètement chamboulée. Au même moment, sa mère perd pied, et le diagnostic est sans appel : elle souffre de la maladie d’Alzheimer. Le cycle de la vie semble tourner à marche forcée alors que le bouleversement de devenir père s’ajoute à celui de voir sa mère s’éteindre à petit feu.

Le jeune homme regrette de ne pas avoir vu les premiers signes de la maladie. Mais sans le savoir, cette brusque nouvelle va leur donner une occasion de se retrouver, même différemment.

Ce roman plein de douceur et de tendresse évoque avec beaucoup de pudeur les sentiments compliqués entre une mère et son enfant, où amour et regrets sont complètement mêlés. J’ai aimé suivre le cheminement d’Izumi, traversé par l’excitation comme la peur de devenir père, et qui doit aussi faire face à la maladie de sa mère, alors qu’il se croyait finalement à peine sorti de l’enfance.

Ce roman très mélancolique m’a néanmoins un peu laissée sur ma faim, sans doute parce que je l’ai lu à un moment où j’aurais préféré une lecture plus légère. Si j’y ai retrouvé le même rapport aux émotions et aux sentiments que l’on voit souvent dans la littérature japonaise, j’aurais aimé en être moins détachée pour être pleinement séduite.

Ne vous laissez pas avoir par la couverture qui pourrait évoquer un roman feel-good : si le roman est touchant, la thématique n’a donc rien de léger !

 

 

Connaissez-vous bien la littérature japonaise ? Avez-vous des romans japonais à me conseiller ?

 

Les livres suivis d’un astérisque m’ont été envoyés gracieusement par la maison d’édition.

5 Comments

  • Sorbet-Kiwi

    Je suis justement entrain de relire quelques mangas après m’être détournée du Japon un temps. Et je dois dire que ça me donne bien envie, avec ton article, de me remettre à quelques romans. Cela date !

  • Laurent

    Pour la littérature contemporaine, je vous recommande Ogawa Yôko (écriture très fluide, beaucoup de naturel) et Higashino Keigo, un excellent auteur de romans policier (dont “Un café maison”, qui complètera bien le roman de Kawaguchi dont vous parlez).

    Mais je vous recommande aussi de vous plonger dans les classiques. Et là, avant tout, il y a Tanizaki Junichirô. Un des plus grands écrivains du 20è siècle. Il a d’ailleurs été publié dans la Pléiade, et à juste titre. Tout est exceptionnel chez lui, aussi bien les textes courts (“Le tatouage”, mon Dieu!) que les romans (“Yoshino”, “La clé”…) ou le théâtre. Une langue exceptionnelle (à condition que la traduction soit à la hauteur), une capacité sidérante à faire vivre ses personnages et le cadre dans lequel ils vivent, une grande sensualité qui flirte parfois avec la perversité… Un génie.

    Parmi les autres grands noms: Nagai Kafû (grand évocateur du monde des geishas et du Tokyo de la fin 19è, en cours de modernisation accélérée), Akutagawa Ryûnosuke (le Prix Goncourt japonais porte son nom, ce n’est pas un hasard), Mori Ôgai, Shiga Naoya… Et puisqu’il faut au moins une femme là-dedans, essayez Hayashi Fumiko et son magnifique “Nuages flottants” (adapté au cinéma).

    Avec ça, vous êtes armée. Bonne lecture !

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