virginie carton
La Lectrice

Virginie Carton répond à mes questions !

En octobre 2016, j’ai découvert La Blancheur qu’on croyait éternelle de Virginie Carton, qui d’une m’a évité un bon coup de blues quand ma famille est repartie après les vacances et m’a laissée de nouveau seule en Angleterre, et de deux m’a provoqué un coup de cœur retentissant.

J’ai adoré ce roman tellement doux, plein d’amour et de sensibilité, qui m’a apporté exactement ce dont j’avais besoin lorsque je l’ai lu : une bonne dose de réconfort. Depuis j’ai évidemment voulu crier mon amour pour ce roman sur tous les toits, et son auteur a gentiment accepté de répondre à mes quelques questions.

Pour vous remettre dans le contexte et comprendre de quoi parle ce livre pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore : c’est juste ici !

**

J’ai adoré ce roman que j’ai trouvé à la fois hyper rafraîchissant (ou plutôt il réchauffe le cœur, il faut dire ce qui y est), mais loin de tomber dans le cliché ou le caricatural – ce qui est souvent le cas. Comment avez-vous imaginé la psychologie des personnages, en l’occurrence celle de Mathilde et Lucien ?

Je me sentais souvent seule et pourtant, en regardant autour de moi, j’étais souvent très entourée. Je me suis alors interrogée sur ce qu’était la solitude et je suis arrivée à cette évidence qu’elle était, en réalité, intérieure. Elle a quelque chose à voir avec la chanson de Michel Berger : « il manque quelqu’un près de moi. Je me retourne tout le monde est là. D’où vient ce sentiment bizarre que je suis seul ?… » Mathilde et Lucien me ressemblent tous les deux, chacun à leur façon. Je ne suis pas allée très loin pour imaginer leur psychologie. J’ai puisé en moi. Je leur ai prêté à tous les deux pas mal de mes ressentis, de souvenirs d’enfance.

Pourquoi Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant…et Alain Souchon ?

Ils ont en commun une élégance singulière, un savoir être, un charisme naturel… Ce sont trois personnalités qui n’ont pas besoin d’élever la voix pour se faire entendre. Je trouvais intéressant de les intégrer à mon histoire, de les faire marcher à côté de mes personnages qui essaient de se débattre dans un monde où celui qui crie le plus fort, qui a le plus de « j’aime », remporte le trophée. Du moins, en a l’illusion.

D’où vous viennent ces petites anecdotes qui sont au cœur du roman, et qui lui donnent (selon moi) un petit côté Amélie Poulain ? C’est personnellement ce que je retiens sans doute le plus de ce livre, et ce que j’ai le plus aimé… de la soirée aux palets bretons devant Miss France en passant par l’odeur de la colle Cléopâtre et la sensation du toucher des arbres !

Encore une fois, je ne suis pas allée chercher bien loin ! J’adore tremper les biscuits dans un verre de lait, je regarde Miss France, respirer la colle Cléopâtre réveille mes souvenirs d’enfance et je ne peux traverser une forêt sans enlacer un arbre… Ce ne sont pas forcément les grands événements qui font une vie, mais toutes ces petites habitudes, très personnelles, qui réconfortent et révèlent une personnalité.

Avez-vous participé au travail éditorial concernant la couverture (surtout celle de l’édition de poche, je sais que celle chez Stock était totalement différente) ? C’est une question un peu bête, mais je l’adore, et c’est sans doute ce qui m’a donné envie de découvrir ce roman, avant d’en entendre parler sur de nombreux blogs.

Oui. A vrai dire, j’avais déjà choisi cette photo pour le grand format, et pour différentes raisons, avec l’équipe de Stock, nous avons choisi la voiture de Un homme et une femme. Pour l’édition poche, j’ai tenté ma chance une seconde fois et cette fois, ma proposition a été retenue par l’équipe du livre de poche. J’étais très contente car j’avais eu un vrai coup de foudre pour cette photo qui résumait à elle seule tout ce que j’avais essayé d’exprimer dans mon roman…

J’ai aussi beaucoup aimé les personnages secondaires, qui montrent aussi combien Lucien et Mathilde sont parfois “à côté de la plaque”. Était-ce parfois volontaire de les rendre antipathiques (surtout pour les anciens d’HEC ou la mère de Mathilde) ?

Les rendre antipathiques, non, ce n’était pas volontaire. Je voulais plutôt montrer combien, avec les meilleurs sentiments, on pouvait faire des dégâts, à partir du moment où l’on n’écoute pas l’autre, où l’on ne le respecte pas dans sa singularité, où l’on essaie de le formater, de l’obliger à faire comme tout le monde…

**

Merci beaucoup à Virginie Carton pour sa patience et ses réponses. Je ne manquerai pas de lire ses autres romans, car celui-ci fait sans aucun doute partie de mes plus belles (et douces) découvertes de 2016.

Prochaine résolution : voir (enfin) Un homme et une femme !

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *