Les guerres intérieures – Valérie Tong Cuong
Après avoir beaucoup apprécié Par amour l’an dernier, j’ai décidé de découvrir Les Guerres Intérieures de Valérie Tong Cuong, son dernier roman paru aux éditions JC Lattès, et l’un des plus attendus en cette rentrée littéraire.
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Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé.
Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité. Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé.
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Le retour de Valérie Tong Cuong
Parmi les innombrables titres de la rentrée littéraire (plus de cinq cents me dit-on dans l’oreillette), je me faisais une joie de découvrir Les guerres intérieures de Valérie Tong Cuong, son tout dernier roman. J’avais été particulièrement touchée par Par Amour, où j’avais apprécié la finesse des personnages et une intrigue particulièrement prenante, sur fond de Seconde Guerre Mondiale.
En cette rentrée littéraire, l’auteure continue à explorer les sentiments humains et toutes leurs contradictions, à travers des personnages traversés par des émotions souvent contraires et plus fortes qu’ils ne le croient. Tous affrontent des démons personnels, des démons qui les lient parfois sans le savoir les uns aux autres. Pax qui était si pressé de se rendre au rendez-vous qui aurait pu changer sa vie professionnelle aurait peut-être dû prêter plus attention aux bruits de lutte provenant de l’étage du dessus, s’il avait su que son jeune voisin se faisait sauvagement agresser au même moment. Quant à Emi, peut-être aurait-elle dû prendre plus au sérieux les signes de détresse d’un de ses employés en fin de carrière qui a finalement fait une sortie de route et s’est tué à bord de son camion.
Mais à partir de quand doit-on porter assistance aux autres et ne plus détourner le regard ? Où commence la lâcheté une fois que le pire a été commis ? Comment lutter contre la détresse qui nous ronge et des sentiments trop ambivalents ? Et surtout, comment assumer les conséquences de nos choix les plus anodins ?
Un roman ultra contemporain
Les guerres intérieures de Valérie Tong Cuong a tout d’une lecture prenante, avec des personnages forts et une intrigue qui tient le lecteur en haleine. Elle rentre dans la psychologie des personnages pour retranscrire une époque et le côté individualiste qu’on lui reproche souvent. J’aurais toutefois aimé un peu plus de finesse dans l’ensemble, afin de mieux percevoir encore les tourments que les personnages traversent. Si j’ai adoré l’histoire, j’ai trouvé qu’elle restait tout de même un peu trop superficielle.
Les guerres intérieures de Valérie Tong Cuong est donc un roman plus que jamais contemporain, sur nos choix individuels et les conséquences involontaires qu’ils peuvent avoir sur les autres. Un roman sympathique dont j’attendais tout de même un peu plus.
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Les guerres intérieures ; Valérie Tong Cuong
Editions JC Lattès
21 août 2019
240 pages
One Comment
pepparshoes
Il me faisait très envie mais j’ai finalement décidé de choisir d’autres titres. Il me reste Deux jolis deux à lire chez Lattes d’ailleurs. En tous cas il m’a l’air vraiment super, d’après ce que tu en dis, même s’il pourrait être encore un peu plus profond. Peut être en poche quand il sortira !