Journée des droits des femmes
La Lectrice

3 romans féministes pour la Journée des Droits des Femmes !

Le 8 mars est comme chaque année la Journée des Droits des Femmes. Comme chaque année, on aura droit au raccourci vaseux de la journée de la Femme (comme si les 355 autres appartenaient aux hommes), on nous offrira des roses au supermarché et des cafés au déjeuner. Afin d’élever un peu le débat et de rendre ses lettres de noblesse à cette journée qui devrait ne pas exister, voici 3 romans qui nous rappellent que les femmes ont encore à se battre pour des droits les plus fondamentaux :

romans féministes

Sous les branches de l’udala ; Chinelo Okparanta

Peut-on réellement aimer qui l’on souhaite ? Sous les branches de l’udala est un roman d’une jeune auteure nigériane que j’ai découvert en septembre dernier pour la rentrée littéraire et qui m’avait profondément touchée. On y suit une jeune fille, Ijeoma, abandonnée par sa mère à un professeur et sa famille car la guerre civile embrase le pays et elle préfère la savoir en sécurité. Son père est mort sous ses yeux, et elle a toujours connu la famine. Chez sa famille d’accueil, elle devient domestique, et fait la connaissance d’Amina. Elle a treize ans, et toutes deux s’entendent vite à merveille. Petit à petit, elles apprennent à découvrir leur corps et comprennent qu’elles sont tombées amoureuses l’une de l’autre.

Mais au Nigéria, l’homosexualité, au-delà d’être un pêché religieux peut entraîner une condamnation à mort. Et Ijeoma va découvrir à ses dépens qu’il n’est pourtant pas simple de renier ce en quoi on croit.

Sous les branches de l’udala est un roman bouleversant qui nous rappelle combien la liberté d’aimer qui l’on souhaite est importante, et n’est pourtant pas acquise partout. C’est le roman d’une jeune voix nigériane que je suivrai volontiers !

Trancher ; Amélie Cordonnier

Sans doute l’un de mes plus grosses révélations de la rentrée littéraire de 2018, et un premier roman qui a été une véritable révélation. Dans Trancher, Amélie Cordonnier évoque la violence conjugale sourde, celle qu’on ne voit pas : celle des insultes, du harcèlement moral, celle qui ne laisse des traces que psychiques. Dans une langue crue et acerbe, elle raconte le destin d’une femme amoureuse qui a pardonné à un homme ses crises de nerfs et coups de folie dont elle était la victime. Pendant sept ans, tout allait bien. Et un jour, tout a recommencé. Depuis, elle consigne les mots les plus durs dans son smartphone, et s’est laissé trois semaines pour prendre une décision, entre partir ou rester. Dans trois semaines, il faudra trancher.

C’est un court roman qui m’a bouleversée et que je conseille au plus grand nombre, car il met des mots sur une violence insidieuse et dévastatrice. Bien qu’elle ne soit pas réservée aux femmes, ce livre fait le portrait d’une d’entre elles qui a trop longtemps accepté le harcèlement sans rien dire, et qui parvient difficilement à s’en défaire.

Là encore il s’agit d’une lecture particulièrement sombre, mais sans aucun doute nécessaire !

Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique ; Balli Kaur Jaswal

Un peu de légèreté enfin avec le dernier roman de cette sélection qui est sans aucun doute le plus drôle… Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique est un roman que j’ai découvert dans le cadre du Cercle Belfond, qui propose de nombreux romans dits “féminins” de qualité. Il avait également été choisi par Reese Witherspoon pour son club de lecture féministe dans sa version originale, et il a donc en cela toute sa place dans cette sélection !

Le pitch : Nikki est une jeune Anglaise d’origine indienne près de Londres qui vient de terminer ses études. Elle est serveuse dans un pub, au grand damn de ses parents qui auraient espéré qu’elle soit plus respectable. Alors qu’elle s’apprête à déposer une petite annonce pour un mariage arrangé au temple de Southall, elle tombe nez à nez avec une drôle d’offre d’emploi ; on cherche une enseignante pour donner des cours d’anglais à un groupe de femmes sikhs. Mais en réalité, une fois devant ses élèves pour son premier cours d’écriture, elle se rend compte qu’elles sont toutes analphabètes et déchaînées. Surtout, un sujet les passionne en particulier : les histoires érotiques ! Elles se mettent alors à en écrire chacune leur tour et les lisent entre elles dans ces réunions où elles se sentent plus libérées, au sein d’une communauté où il est toujours question d’honneur.

Dans une société où le poids des traditions et de la religion est très fort, écrire de telles histoires revient finalement à une vraie dynamique d’empowerment. Balli Kaur Jaswal signe un roman actuel terriblement drôle et en même temps lourd de sens, sans jamais pointer du doigt les us et coutumes d’une communauté sous couvert de bien-pensance. Néanmoins, elle souligne combien le mouvement de libération de la femme n’a pas touché tout le monde, et montre que nombre d’entres elles doivent encore se plier à beaucoup de conventions.

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Voilà les trois romans que je vous invite à découvrir en cette Journée des Droits des Femmes… Mais pas seulement. J’espère que vous aurez l’occasion de les lire et de les apprécier, le 8 mars ou le reste de l’année !

Et vous, avez-vous des romans à me conseiller qui portent des valeurs féministes ou soutiennent les droits des femmes de façon plus ou moins directe ?

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