Cathy Galliègue
La Lectrice

La nuit, je mens – Cathy Galliègue

Mathilde pensait avoir rencontré l’homme de sa vie, Gaspard, un homme savoureux, presque parfait. Mais son premier amour, Guillaume, réapparaît la nuit, en songe… Il était parti si loin, depuis si longtemps, et Mathilde n’a jamais pu se résigner à son absence.
Au cœur de cet étrange ménage à trois qui s’installe, entre rêve et réalité, Mathilde se cherche : où est sa vie ? Dans le regret d’un amour défunt ou dans le présent qui lui tend les bras ?

Un premier roman étrange et poignant où Cathy Galliègue explore avec subtilité l’inconscient de nos sentiments, de nos désirs, de nos âmes en peine… Jusqu’aux frontières de la folie.

**

La Nuit, je mens est sans aucun doute un roman qui m’aura autant surprise que déroutée. Lorsque je l’ai ouvert durant mes vacances en avril, je ne m’attendais pas à l’apprécier autant : tout de suite j’ai été happée par l’écriture de l’auteur et les pages ont défilé autant que mon copain pionçait à côté de moi. Bref, il se lisait tout seul.

Un triangle amoureux particulier

Cathy Galliègue nous offre un triangle amoureux pour le moins morbide avec ce roman : elle nous raconte l’histoire de Mathilde, cette Parisienne qui sort de sa jeunesse dorée et qui est un peu perdue. Sa sœur est devenue avocate, mais Mathilde voulait être actrice, faire quelque chose d’artistique. Elle a aimé pendant des années Guillaume, cet homme un peu fugace qui donnait toujours l’impression de ne faire que peu de cas d’elle. Ils semblaient avoir un accord tacite : s’aimer sans jamais tomber vraiment amoureux.

“Oui, j’aurais vécu dans une poubelle, sous les bombes, j’aurais braqué une banque pour acheter son petit doigt, et qu’il m’effleure enfin. Je lui aurais offert les femmes, celles dont il rêve – peut-être – pour qu’au petit matin il s’endorme, repu et épuisé, la tête sur mon sein. J’aurais versé mes sacrifices sur l’autel d’un amour impossible, j’en aurais fait mon chemin de croix, je me serais ensevelie vivante et il serait venu s’agenouiller sur ma butte. Et j’aurais ri, la bouche pleine de terre, j’aurais méprisé et adoré cet homme incapable d’aimer debout.”

La dernière fois que Mathilde lui rend visite au tout début du roman, elle est avec un autre homme, Gaspard. Ils discutent, peu de choses semblent avoir changé. Et Guillaume se suicide.

Mathilde ne cesse alors de revoir Guillaume dans ses rêves, quitte à ne plus savoir si elle veut vraiment s’accrocher à ses journées ou à ses nuits.

“Elle dira qu’il ne faut pas changer, que changer, c’est larguer ce qu’on a de meilleur en croyant se débarrasser de ce qu’on a de pire.”

Un roman un peu trop étouffant…

C’est un livre bien étrange et quand j’y repense, il me laisse presque comme un goût amer. L’écriture de l’auteur est belle mais l’histoire est sombre et vous enveloppe d’une mélancolie profonde, à tel point que j’en aurais presque encore froid dans le dos. J’ai aimé être emportée par cette histoire de bout en bout. Sans vraiment savoir pourquoi, j’y étais plongée et j’avais ce besoin d’y revenir, comme un aimant. Mais une fois le livre refermé, je me suis dit que j’avais besoin d’autre chose, et qu’en définitif, c’était juste trop. Trop d’un coup sans doute. Trop de mots, trop de folie, trop de violence.

“Ecrire, c’est parler dans le noir à quelqu’un qu’on aime très fort.”

Amateurs de lectures intenses à la plume acérée, je ne peux que vous inviter à découvrir ce roman de Cathy Galliègue chez Albin Michel, qui saura sûrement vous émouvoir. Autrement, peut-être aimerez-vous vous plonger dans une lecture plus légère ?

la nuit je mens –

La Nuit, je mens ; Cathy Galliègue

Albin Michel

29 mars 2017

217 pages

15 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *