La Lectrice

Le Club des Incorrigibles Optimistes – Jean-Michel Guenassia

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Titre : Le Club des Incorrigibles Optimistes

Auteur : Jean-Michel Guenassia

Editions : Le Livre de Poche (1ère parution : Albin Michel)

Date de parution : 2009

Nombre de pages : 730

Quatrième de couverture : Michel Marini avait douze ans en 1959, à l’époque du rock’n’roll et de la guerre d’Algérie. Il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Il y a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, qui avaient traversé le Rideau de Fer pour sauver leur peau, abandonnant leurs amours, leur famille et trahissant leurs idéaux. Ils s’étaient retrouvés à Paris dans ce club d’échecs d’arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Ils étaient liés par un terrible secret. Cette rencontre bouleversa la vie du jeune garçon. Parce qu’ils étaient tous d’incorrigibles optimistes.

Mon avis : Ce livre… Oh ce livre. Je sens que cette revue va être compliquée. Ce livre me faisait de l’oeil depuis un moment chez Gibert, de par sa couverture (signée Henri Cartier-Bresson), et son titre, qui il faut le dire, fait sourire plus d’un. Je tiens tout d’abord à remercier ma petite Noémie d’amour qui avait acheté le livre un jour où je n’étais pas d’humeur et qui m’avait promis de me le prêter. Elle l’avait lu, elle avait adoré, et elle avait d’autant plus insisté pour que je le lise à mon tour. C’est désormais chose faite.

Ce livre, c’est l’histoire de Paris pendant les années 1960. Des Français tiraillés de tous bords, entre ceux qui sont défendent l’Algérie française, ceux qui ne disent rien, ceux qui prônent le communisme, mais qui sont contre l’URSS, ceux qui profitent de l’essor d’une société de consommation et qui font leurs petits affaires. C’est l’histoire de Michel, pendant son adolescence, de ses parents commerçants, de son frère Franck qui veut partir en Algérie, de Cécile, sa grande amie qui rédige une thèse de lettres sur Aragon, mais aussi du père Marcusot, d’Igor, de Léonid, de Victor, de Tibor, de Sacha, d’Imré, et tous les autres. Les incorrigibles optimistes, un club de joueurs d’échecs au fond d’un bar, qui refont le monde. La plupart sont des russes qui ont tout quitté pour s’échapper de l’URSS. Parfois, Kessel et Sartre les rejoignent.

Il est difficile de vraiment faire un résumé de ce livre, car il ne raconte finalement pas d’histoire. Il raconte des histoires. De pleins d’hommes, de leurs vies actuelles, de leurs vies passées, de leurs espoirs. Tous les personnages de ce livre ont une réelle profondeur, et c’est sans doute ce qui le différencie d’un autre contemporain. Ils ont un grand vécu, ou une personnalité forte, et on ne peut que s’y attacher. Ce livre est une brique, et j’avais un peu peur en m’y lançant. Mais je n’ai aucun regret, à part de n’avoir rien foutu pendant quelques jours pour finir de le lire à toute fin. Et maintenant que je l’ai fini, je suis un peu nostalgique. La fin est belle, bien que triste, mais inattendue, et superbement bien amenée. Tout dans ce livre est magique, du début à la fin. J’étais dans les années 1960, avec Michel, j’allais à Henri IV et jouer au baby-foot avec lui, et je n’aurais pas voulu partir.

En bref, ce livre est un énorme coup de coeur. C’est une de ces pépites que l’on découvre au hasard des étalages en librairie et qui vous donne du baume au coeur pendant quelques jours. Jours sans Faim de Delphine de Vigan m’avait causé le même effet en janvier, et bien que j’aie eu beaucoup d’autres coups de coeur depuis, aucun ne m’avait laissé dans un tel état de joie et de tristesse mêlées. Il m’est assez difficile de parler de ce roman à sa juste valeur, tant il a été pour moi une belle surprise. Je le recommande évidemment à tout le monde, si vous aimez les années 1960, que vous y ayez vécu ou non, si vous aimez Paris, si vous aimez les récits de petites vies. Ce livre m’a réellement bouleversée, et je suis presque triste de clôre cette revue, comme si le livre allait se refermer pour de bon.

“Advienne que pourra. On a recommencé le baby-foot. On a pris des tannées. On en a donné plus encore. La vie quoi.”

Pour finir cet article, je voulais vous mettre quelques photos d’Henri Cartier-Bresson, aussi parce que j’adore ce photographe, et je trouve que la photo de la couverture collait assez bien au livre.

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