La Cache – Christophe Boltanski
« Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l’a transmise très tôt, presque à la naissance. »
Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre qui aurait pu tout engloutir ?
La Cache est le roman-vrai des Boltanski, une plongée dans les arcanes de la création, une éducation insolite « Rue-de-Grenelle », de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Et la révélation d’un auteur.
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Photo de famille…
Une rétrospective familiale au cœur de Paris avec différents aspects historiques…ce livre avait tout pour me plaire. A chaque fois que je vois ce genre de résumé, je pense inévitablement au Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia, qui avait été un coup de cœur sans pareil en 2015. Or on le sait, en général, à vouloir tout comparer avec un coup de cœur immense, on est souvent déçu. Et pourtant. J’ai atterri Rue de Grenelle avec le narrateur et je m’y suis tout de suite sentie chez moi. Christophe Boltanski a décidé de reconstruire des décennies de vie familiale dans la rue de Grenelle d’une façon très originale. Il découpe son récit en fonction des pièces de la maison, qui viennent s’ajouter peu à peu au schéma complètement blanc de départ. Parler du bureau et de la salle d’examen le fera revenir sur son grand-père, les escaliers sur sa grand-mère… et les quelques images floues, comme clichés de famille amoncelés viennent alors s’imbriquer pour former un tableau complet pour le lecteur.
… à travers une maison
Il a une écriture fluide et agréable qui vous entraîne dans le Paris des années 40 à nos jours. La Seconde Guerre Mondiale est évidemment au coeur du récit, la famille Boltanski étant en partie juive ; d’où l’importance de “La Cache” dont je ne parlerai pas plus pour éviter de vous gâcher le plaisir de la découverte.
C’est le premier roman de l’auteur et c’était une lecture très sympathique. Ce n’était peut-être pas un coup de cœur à part entière, mais j’ai passé un très bon moment en lisant ce livre, ce qui est déjà une bonne chose !
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La Cache ; Christophe Boltanski
Editions Stock
2015
335 pages
4 Comments
Carnet Parisien
C’est vrai qu’on a souvent peur d’être déçu en comparant avec un coup de cœur. Ça semble avoir été une bonne lecture quand même 🙂 je note le club des optimistes ! Bises
laroussebouquine
Oui tu peux le noter, c’est une valeur sûre de chez sûre !
Kathel
Nos avis sont assez similaires, effectivement : pas un coup de cœur, mais une lecture agréable. Par contre, je n’avais pas accroché au “Club des incorrigibles optimistes” dont les personnages ne m’ont pas intéressée…
Laroussebouquine
Ah oui ? Zut alors, je les trouvais géniaux , ils avaient tous des tas d’histoires à raconter !